Milano, 13 mai (LaPresse) – « Le sentiment de culpabilité, on le porte avec soi pour toujours. Il n’y a rien dans ma vie qui ne me ramène continuellement là, à ma sœur tuée. » C’est ce qu’a déclaré Chiara Tramontano, la sœur de Giulia Tramontano, dans une interview au Corriere della Sera. Giulia a été tuée par son compagnon Alessandro Impagnatiello le 27 mai 2023, alors qu’elle était enceinte de sept mois de Thiago, qui devait naître en juillet.

Chiara Tramontano, 28 ans, chercheuse aux Pays-Bas, a écrit un livre intitulé Non smetterò mai di cercarti – Ogni parola è un passo verso di te, Giulia (Je ne cesserai jamais de te chercher – Chaque mot est un pas vers toi, Giulia), qui sort aujourd'hui aux éditions Cairo.

« Le fantôme du sentiment de culpabilité est différent pour chacun de nous, mais il vient nous rendre visite à tous, tour à tour », raconte-t-elle. « Giulia et moi, on s’était disputées le mois dernier. On ne se parlait plus depuis qu’elle m’avait dit qu’elle allait partir à Ibiza avec Alessandro. Ils venaient d’un période de conflits, Giulia m’avait confié qu’il n’y avait rien à sauver dans cette relation. Mais elle a accepté ce voyage pour ‘réparer les choses’, sans m’en parler. Je me suis fâchée, et elle m’a répondu que sa vie lui appartenait. »

Chiara Tramontano dit qu’elle a compris « seulement maintenant » qu’Alessandro Impagnatiello, condamné à la réclusion à perpétuité, « était malfaisant ». « Maintenant, je sais que, lorsque nous nous sommes vus pour la dernière fois autour d’une pizza en mars, il avait déjà commencé à empoisonner ma sœur : il mangeait à côté de mon père alors qu’il était en train d’essayer de tuer sa fille et le bébé qu’elle attendait. Pour moi, c’est un être immoral, ne l’appelez pas un être humain. »

Voir Impagnatiello à chaque audience « à un pas de nous » a été la chose la plus difficile du procès de première instance. « Si je peux faire un appel, j’aimerais que les meurtriers ne participent pas aux procès », a-t-elle ajouté.

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