Naples, 16 mai (LaPresse) – « Laquelle méritait le plus d’être tuée ? » C’est la question d’un sondage publié dans une conversation de classe d’un lycée de Bassano del Grappa, dans la province de Vicence. Trois choix étaient proposés : Giulia Tramontano, Mariella Anastasi et Giulia Cecchettin.
L’affaire a été révélée par Women for Freedom, une association basée à Bassano del Grappa, engagée dans la protection des femmes et des enfants en situation d’urgence. L’organisation a également publié sur les réseaux sociaux les captures d’écran du sondage morbide, partagé dans la discussion par l’un des élèves.
« Ce n’est pas seulement une plaisanterie de mauvais goût ou une blague déplacée, souligne l’association. C’est un manque total d’empathie. C’est un miroir brisé dans lequel se reflète une partie de notre société qui ne comprend toujours pas, ou refuse de comprendre, la profondeur de la blessure du féminicide. »
« Giulia Cecchettin a été tuée de 75 coups de couteau. Elle avait à peine quelques années de plus que les adolescents qui plaisantent aujourd’hui sur des tragédies comme la sienne. Elle avait des rêves, des amis, une famille. Tout comme Giulia Tramontano, enceinte de sept mois. Tout comme Mariella Anastasi, brûlée vive. Et ce n’est pas suffisant de dire 'ce sont des gamins', car celui qui crée un tel sondage sait très bien qu’il fait mal. Il choisit de piétiner la douleur. Il joue, d’une certaine manière, avec la mort des autres. Et celui qui répond, qui rit, qui se tait… fait partie du problème. »
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