Milan, le 11 novembre (LaPresse) – La tour promettait d’allier « raffinement architectural et étude méticuleuse des espaces verts ». Ceux qui y auraient acheté un logement auraient pu « habiter le futur ». Désormais, 21 personnes – parmi lesquelles des entrepreneurs, des architectes et des fonctionnaires de la Ville de Milan – risquent un procès pour le chantier du Giardino Segreto Isola, saisi en mai 2024 par le Noyau de police économique et financière de la Guardia di Finanza de Milan, dans le cadre des enquêtes d’urbanisme menées par le parquet. Les procureurs Marina Petruzzella, Paolo Filippini et Mauro Clerici ont notifié aux 21 mis en cause la clôture de l’enquête préliminaire, avec des accusations allant d’infractions au code de l’urbanisme à la lotissement illégale et au faux, concernant la démolition d’un bâtiment de 11,95 mètres et de deux étages à usage de bureaux et laboratoires, remplacé par un immeuble deux fois plus haut de 61 appartements dans la cour du 7-9 via Lepontina, à Milan. Le chantier avait été autorisé – comme dans des dizaines d’autres cas similaires désormais visés par la justice – au moyen d’une Scia (déclaration certifiée de début d’activité) pour rénovation, sans plan d’aménagement et sans « garantir un niveau adéquat d’équipements publics pour la population ». Parmi les personnes qui risquent un procès et disposent de 20 jours pour demander un interrogatoire ou présenter des mémoires figurent des responsables et fonctionnaires de Palazzo Marino : l’ancien directeur du Guichet unique du bâtiment (Sportello Unico Edilizia), Giovanni Oggioni – arrêté en mars dernier pour corruption et entrave à la justice (aujourd’hui libre sous obligation de signature) – déjà impliqué dans plusieurs dossiers, ainsi que les fonctionnaires du Sue Maurizio Misciali, Marco Rimoldi et Anna Rosa Voce, les architectes-assermenteurs Giuseppe Bongiorno et Marco Guido Savorelli, et les dirigeants ou propriétaires des sociétés concernées : Danilo Pieri (Campazzino 90 srl), Ermanno Preo (directeur de Milano 05 srl) et Luigi Cerini (Lepontina 7–9 srl). Est également mis en examen Marco Stanislao Prusicki, président de la Commission du paysage de Milan entre 2018 et 2021, ainsi que tous les membres de l’organe consultatif technique de la commune pour les avis rendus les 6 juin et 18 juillet 2019, parmi lesquels l’architecte Alessandro Scandurra, placé en résidence surveillée en juillet dans le cadre d’une enquête pour corruption impliquant Manfredi Catella de Coima, puis libéré deux semaines plus tard par le tribunal de réexamen de Milan. L’audience devant la Cour de cassation, saisie par le parquet, est attendue ce mercredi.

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