Rome, 9 janvier (LaPresse) – « La reprise économique attendue lors de l'exercice de décembre dernier serait plus lente qu'anticipée dans les projections macroéconomiques formulées pour la zone euro en septembre 2024 par les experts de la BCE. Malgré l'augmentation de la croissance enregistrée au troisième trimestre, les indicateurs basés sur des enquêtes indiquent une contraction au quatrième trimestre. » C'est ce que rapporte la BCE dans son Bulletin économique, précisant que les projections des experts indiquent une croissance économique de 0,7 % en 2024, de 1,1 % en 2025, de 1,4 % en 2026, avant de retomber à 1,3 % en 2027. « La reprise prévue est principalement due à l'augmentation des revenus réels, grâce à laquelle les ménages devraient pouvoir augmenter leur consommation, et à la hausse des investissements des entreprises. Au fil du temps, l'atténuation progressive des effets de la politique monétaire restrictive devrait soutenir la reprise de la demande intérieure », souligne-t-on.
L'économie de la zone euro a progressé de 0,4 % au troisième trimestre 2024, dépassant les attentes, principalement en raison d'une augmentation de la consommation, reflétant en partie des facteurs ponctuels qui ont stimulé le tourisme pendant l'été, et de la constitution de stocks par les entreprises. « Cependant, les dernières données indiquent une perte de vitesse », souligne la BCE. Les enquêtes indiquent une contraction continue du secteur manufacturier et un ralentissement de la croissance dans le secteur des services. Les entreprises limitent leurs dépenses d'investissement face à la faiblesse de la demande et à l'incertitude élevée quant aux perspectives. Les exportations sont également faibles et certains secteurs européens ont du mal à rester compétitifs ». En revanche, « le marché du travail continue de bien se porter » : l'emploi a augmenté de 0,2 % au troisième trimestre 2024, dépassant à nouveau les attentes. Le taux de chômage est resté à un niveau record de 6,3 % en octobre. Dans le même temps, la demande de main-d'œuvre a continué à s'affaiblir. Le taux d'inoccupation est tombé à 2,5 % au troisième trimestre, soit 0,8 % en dessous du pic, et les enquêtes indiquent en outre une diminution du nombre d'emplois créés au quatrième trimestre. À la lumière de ces données, le Bulletin souligne que « la reprise progressive de l'économie de la zone euro devrait se poursuivre dans les années à venir, malgré des incertitudes géopolitiques et économiques considérables » et, en particulier, que la hausse des salaires réels et de l'emploi devrait soutenir une reprise dans laquelle la consommation resterait l'un des principaux facteurs déterminants.
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