Bruxelles, 4 avril (LaPresse) – "Le prix se paie par une guerre des droits de douane. Les démonstrations de force en matière de droits de douane causent des dommages économiques à tout le monde. Il était une erreur d’ouvrir cette confrontation, et il serait également une erreur d’y répondre par une guerre commerciale. La force se démontre par l’attitude que l’on adopte. Une réaction musclée et criarde est un signe de faiblesse. La véritable force conduit à des réactions capables d’apporter des résultats utiles. Il n’y a pas un seul entrepreneur en Italie qui demande une guerre des droits de douane. Alors, pour faire plaisir à qui devrions-nous déclencher une guerre douanière ? Nous devons envoyer des signaux et négocier avec les Américains avec dignité."

C’est ce qu’a déclaré le vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani lors d’un point presse à l’OTAN, à Bruxelles.

"Si le Conseil européen de lundi," a-t-il ajouté, "décide de réactiver la liste des produits américains susceptibles d’être soumis à des droits de douane, cela devra se faire en évaluant soigneusement quels produits ne nuiront pas à nos entreprises et à nos exportations. Tout doit être analysé avec beaucoup de calme et de sérénité. Comme vous le savez, une discussion a lieu aujourd’hui entre Šefčovič et le responsable américain du commerce international, et il faudra encore quelques jours avant de pouvoir établir cette liste. Nous verrons autour du 15, date hypothétique à laquelle l’annonce pourrait être faite. Il faut donc réfléchir posément. Une réaction violente ne fait que des dégâts.

Mon problème n’est pas de dire : les Américains ont fait quelque chose, alors je vais leur rendre la pareille. Faire un affront aux Américains revient à en faire un aux Italiens et aux Européens, et cela me semble être une grande absurdité. La réaction doit donc toujours être réfléchie, intelligente, et ne pas provoquer d’escalade."

Tajani a ensuite ajouté : "Crier ne sert à rien. La Chine fait ce qu’elle veut, le Canada fait ce qu’il veut, et nous, nous sommes l’Europe : nous agissons selon nos intérêts."

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