Bruxelles, 17 décembre (LaPresse) – « Nous, Européens, ne pouvons pas nous permettre de laisser les visions du monde des autres nous définir. Aucun d'entre nous ne devrait être choqué par ce que les autres disent de l'Europe. Mais permettez-moi de dire ceci : ce ne serait pas la première fois que les convictions sur l'Europe s'avèrent obsolètes. Et ce ne serait pas la première fois que l'on se rend compte que l'ordre mondial d'après-guerre est en train de changer de manière irréversible ». C'est ce qu'affirme la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de son intervention à la séance plénière du Parlement européen dans le cadre du débat sur la préparation du Conseil européen de jeudi et vendredi prochains, en référence à la stratégie de sécurité nationale des États-Unis qui évoque le « déclin de l'UE » et la « disparition de la civilisation ». « La stratégie de sécurité nationale a raison lorsqu'elle affirme : « L'Europe a perdu des parts du PIB mondial, passant de 25 % en 1990 à 14 % aujourd'hui ». Mais ce qui n'est pas écrit, c'est que les données pour les États-Unis suivent la même tendance : de 22 % en 1990 à 14 % aujourd'hui. Il ne s'agit donc pas d'une histoire d'économie d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique », souligne-t-il. « Il s'agit de l'histoire du changement dans l'économie mondiale. Si l'on considère uniquement la Chine, sa part du PIB mondial est passée de 4 % en 1990 à 20 % aujourd'hui. C'est pourquoi les États-Unis ont depuis longtemps clairement exprimé l'évolution de leurs intérêts stratégiques et de leurs priorités face à l'essor de la Chine. Ce que je souhaite souligner, c'est que cette stratégie n'est pas la cause de la crise que l'Europe traverse actuellement dans le monde. Elle est le symptôme de la réalité du monde d'aujourd'hui. Notre tâche lors du sommet de cette semaine est donc de démontrer que nous sommes concentrés sur nos intérêts stratégiques et nos priorités », fait-il remarquer.

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