Rome, 23 avril (LaPresse) – « Dans un monde qui retombe dans les erreurs qui ont noirci l'histoire de l'humanité et où certains veulent revenir à régler les relations entre les peuples par la violence et la guerre, la disparition du pape François nous prive d'une voix importante qui savait interroger croyants et non-croyants. Il mérite toute notre condoléances et notre souvenir, mais ce qu'il ne mérite pas, c'est l'hypocrisie de ceux qui n'ont jamais écouté ses appels lorsqu'il était en vie et qui cherchent aujourd'hui à enterrer dans la rhétorique son puissant message, de ceux qui déportent les migrants, retirent l'aide aux pauvres, nient l'urgence climatique et refusent les soins à ceux qui ne peuvent se les permettre ». C'est ce qu'a déclaré la secrétaire du Parti démocrate Elly Schlein dans son discours lors des commémorations du pape François devant les chambres réunies. « Il a su traverser les frontières de la foi pour toucher croyants et non-croyants en leur montrant une voie de fraternité et de solidarité. Il a choisi dès son nom d'être le père des derniers, et beaucoup l'ont rappelé, mais pas tous avec le courage de les appeler par leur nom et de les regarder dans les yeux comme il le faisait : les pauvres, les victimes de la guerre, les migrants. Le pape François a souligné avec force que la solidarité est à la base de la coexistence et de la civilisation, et il l'a fait sans préjugés. « Si une personne est gay, qui suis-je pour juger ? » : il a demandé d'accueillir les autres en acceptant la diversité. Mais dans l'accueil, il a lui-même distingué une authenticité de la proximité avec le peuple de ce qui est plutôt une instrumentalisation des peurs du peuple à des fins politiques. Il a élevé sa voix contre la culture du rejet qui touche les personnes âgées, les malades, les migrants, les détenus, et il l'a fait de tout son corps à Regina Coeli comme à Lampedusa, en défense de ceux qui sauvent des vies en mer. Il s'est engagé contre les énormes inégalités, contre ceux qui rendent les pauvres responsables de leur pauvreté, contre l'exploitation du travail et pour la sécurité au travail, contre ceux qui construisent des murs et, disait-il, restent prisonniers de ces mêmes murs ». « Se défendre, disait-il, ne peut se transformer en une course générale à l'armement », a poursuivi Schlein. « Il s'est dépensé sans compter, a-t-il conclu, avec des initiatives concrètes pour la paix à Kiev comme à Gaza et dans les nombreux conflits oubliés ».

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