Parlement, les oppositions : "Avec 100 décrets, le gouvernement mortifie la démocratie — la bataille est lancée"

Rome, 16 juin (LaPresse) – L’opposition est montée au créneau, accusant le gouvernement de ce qu’elle qualifie sans détour d’« abus » de l’instrument du décret-loi. Le gouvernement en a déjà adopté 100, et « il y a une exaspération croissante à l’égard du Parlement, qui s’est manifestée de nombreuses façons au cours de ces deux ans et demi : le recours aux décrets en est certainement l’expression la plus évidente », souligne la cheffe de groupe du PD, Chiara Braga, contactée par LaPresse.
« Cent, ce n’est pas seulement un chiffre rond, c’est aussi une manière de gouverner où le Parlement n’a qu’un seul rôle : ratifier des décisions prises ailleurs », ajoute la députée démocrate. « Trop souvent, dans ces 100 cas, il a été impossible de modifier les mesures. Cela aussi est une atteinte à la démocratie. »
« La Première ministre Meloni, qui s’était présentée et avait présenté son gouvernement comme une sorte de restauration démocratique après les gouvernements techniques, se comporte pire que tous ses prédécesseurs, en contournant constamment le Parlement avec un record de décrets-lois et de votes de confiance », enfonce le clou Benedetto Della Vedova, de Plus d’Europe, au micro de LaPresse.
« La majorité continue de fuir le débat au Parlement, qui est, selon notre Constitution, le cœur du système institutionnel en Italie », dénonce Alfonso Colucci (M5S) à LaPresse. « Absence de débat, verrouillage des textes, humiliation du Parlement et réduction des droits de l’opposition sont à l’ordre du jour du gouvernement Meloni. Une majorité qui se cache derrière des procédures accélérées et le recours au vote de confiance pour masquer les divisions de plus en plus profondes en son sein. »
« Le seul record que Giorgia Meloni peut revendiquer, c’est d’avoir promulgué 100 décrets-lois depuis le début de son mandat », conclut Filiberto Zaratti, chef de groupe AVS à la commission des Affaires constitutionnelles de la Chambre. « C’est un triste record, qui montre surtout que Meloni ne fait même pas confiance à sa propre majorité. »