Rome, 18 juillet (LaPresse) – « Nous exprimons notre indignation et notre profonde préoccupation face aux déclarations du ministre de la Justice Carlo Nordio lors de la manifestation ‘Parlez de mafia’. Qu’un ministre de la Justice puisse juger qu’une opinion exprimée publiquement par un magistrat en exercice mérite l’intervention d’‘infirmiers’ ou fasse l’objet d’une procédure disciplinaire constitue un fait grave, incompatible avec les principes fondamentaux d’un État de droit. La liberté d’expression est garantie par la Constitution », déclare le comité exécutif central de l’Association nationale des magistrats (ANM).
« Critiquer ne signifie pas insulter, et exprimer un désaccord ne revient pas à manquer de respect », poursuit la note. « La liberté d’expression ne peut être restreinte ni dévalorisée à travers des réformes à caractère revanchard ou via un usage abusif des mécanismes disciplinaires. Une critique, même virulente, des décisions ministérielles ne doit pas être considérée comme un crime de lèse-majesté. Les propos du ministre confirment malheureusement ce que l’ANM dénonce depuis longtemps : le véritable objectif de la réforme semble être d’intimider, d’affaiblir, voire de réduire au silence la magistrature. Nous avons toujours été, et restons, ouverts au dialogue. Mais nous ne pouvons pas accepter qu’on nous impose le silence », conclut le comité.