Rome, 22 juillet (LaPresse) – « Le plan pénitentiaire approuvé aujourd'hui par le Conseil des ministres, comme cela a été fait à maintes reprises dans le passé, mise sur la construction pour résoudre les problèmes des prisons.Face à une surpopulation qui touche aujourd'hui près de 16 000 détenus de plus que le nombre de places disponibles, un plan de plus de 700 millions d'euros est présenté qui, s'il est mené à bien, permettra de créer moins de 10 000 places en 2027. Si l'on considère qu'au cours des trois dernières années seulement, le nombre de détenus a augmenté de 5 000 personnes, même en maintenant un taux de croissance similaire, en 2027, nous pourrions encore manquer d'environ 10 000 places de détention ». C'est ce qu'indique Patrizio Gonnella, président d'Antigone, dans une note. « Selon le gouvernement, 5 000 places supplémentaires pourraient être récupérées en vendant certaines prisons historiques et en construisant de nouvelles structures. Une idée déjà évoquée à plusieurs reprises et toujours écartée à juste titre pour des prisons telles que Regina Coeli à Rome et San Vittore à Milan, pour n'en citer que deux. On parle de valorisation. On lit spéculation, affirme-t-il. Beaucoup de ces nouvelles places seront ensuite aménagées dans des conteneurs, des structures totalement inadaptées pour accueillir des détenus, même pour de longues périodes. Ceux-ci sont généralement utilisés pour faire face à des situations d'urgence et non comme des solutions définitives, comme cela semble pourtant évident dans le plan pénitentiaire du gouvernement. Un plan pénitentiaire qui, par ailleurs, ne fournit aucune information sur le personnel nécessaire pour gérer les nouvelles structures, alors qu'aujourd'hui déjà, on constate un manque dramatique de personnel dans toutes les fonctions : directeurs, éducateurs, policiers, médecins, psychologues, assistants sociaux, médiateurs culturels, personnel administratif ».Selon le ministre de la Justice Nordio, plusieurs milliers de places (jusqu'à 10 000) pourraient être récupérées grâce à la détention différenciée pour les toxicomanes ou les alcooliques. Cela crée ainsi un double système d'exécution pénale dont il faudra comprendre très attentivement le fonctionnement, en évitant toute forme de privatisation de la liberté individuelle. En tout état de cause, aucun automatisme n'est prévu. Malheureusement, aucune nouveauté ne semble avoir été introduite en ce qui concerne les appels téléphoniques, pour lesquels nous continuons à espérer une modification réglementaire prévoyant un appel quotidien, au lieu des dix minutes actuelles par semaine. En résumé, le plan pour les prisons confirme l'impression qui prévalait la veille : le gouvernement ne s'intéresse aux établissements pénitentiaires qu'en termes de construction et de détention physique, sans aucune vision moderne et humaine de la peine. Les solutions architecturales présentées risquent d'aggraver la crise du système pénitentiaire », conclut M. Gonnella.