Rome, 19 août (LaPresse) – « Le pont sur le détroit de Messine permet à l’Italie et à l’Europe de se projeter en Méditerranée, au bon moment, et de repositionner le centre de gravité de la croissance européenne vers le Sud. Ce n’est pas un détail négligeable dans un monde qui doit de plus en plus composer avec l’Asie — de la Turquie au Moyen-Orient, en passant par l’Inde et la Chine au-delà de Suez — et demain aussi avec l’Afrique.
La continuité territoriale entre le Mezzogiorno et la Sicile pourra être valorisée dans les deux sens du trafic. Les ports siciliens (comme Palerme, Catane et Augusta, par exemple) pourront également se porter candidats comme hubs stratégiques dans les chaînes logistiques Asie–Europe. Mais surtout — et c’est peut-être encore plus important que l’intermédiation logistique — ils pourraient devenir une base pour la relocalisation manufacturière italienne, avec un intérêt à y déplacer des productions destinées aux marchés émergents des rives sud et est de la Méditerranée.
Le pont sur le détroit de Messine ne réalisera pas tout cela à lui seul, mais il le rendra possible, contribuant au développement du Sud de l’Italie bien au-delà de ce que l’on avait imaginé durant les longues années de gestation du projet. Ce pont est donc une infrastructure européenne, catalyseur de rééquilibrage et de croissance accrue pour l’ensemble du continent. Nous devrions tous en être fiers. »
C’est ce qu’écrit le président du CNEL, Renato Brunetta, dans un éditorial publié dans le Corriere della Sera, cosigné avec Paolo Costa.
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