Milan, 5 novembre (LaPresse) – « Licencier un journaliste pour avoir posé une question, aussi dérangeante ou controversée soit-elle, est un fait très grave qui devrait alarmer tous ceux qui ont à cœur la liberté de la presse. L'affaire Gabriele Nunziati, correspondant à Bruxelles, soulève de profondes questions sur l'état du journalisme et sur le climat de pression qui pèse sur ceux qui essaient simplement de faire leur travail : demander des comptes au pouvoir. Nous prenons note des explications fournies par l'agence Nova, selon lesquelles la question aurait été « techniquement incorrecte ». Mais la vérité est qu'il n'y a pas de mauvaise question. Dans le journalisme, comme dans la démocratie, il n'y a que des questions — celles qui servent à chercher des réponses, même lorsqu'elles suscitent la controverse ». C'est ce qu'a déclaré dans une note Sandro Ruotolo, député européen du Parti démocrate et responsable de l'information au secrétariat du PD, commentant la nouvelle du licenciement du journaliste Gabriele Nunziati, qui avait posé cette question à la porte-parole de la Commission européenne, Paula Pinho, le 13 octobre dernier : « Si la Russie doit payer pour la reconstruction de l'Ukraine, Israël devra-t-il faire de même pour Gaza ? ». La députée du M5S, Anna Laura Orrico, commente quant à elle : « C'est avec une profonde consternation que nous avons appris que le journaliste italien Gabriele Nunziati aurait été licencié par l'agence Nova après avoir posé une question à la porte-parole de la Commission européenne. Nous demandons avec force : est-il vrai que l'agence de presse a rompu ses relations avec un journaliste pour avoir fait son travail et posé une question dérangeante ? Si cette affaire correspond à la réalité, il serait tout simplement honteux qu'un acteur de l'information ait pris une telle décision. Nous exprimons notre entière solidarité avec Nunziati et nous sommes aux côtés de toutes les voix qui réclament la vérité, la transparence et le respect de la liberté de la presse ». Pour Angelo Bonelli, député de l'Avs et co-porte-parole de l'Ev, « le licenciement de Gabriele Nunziati est un acte grave, inacceptable et contraire au droit constitutionnel à l'information et à la critique. Un journaliste a posé une question légitime à la Commission européenne – dans le cadre de l'exercice de ses fonctions – et il est licencié pour cette raison : nous sommes face à un précédent inquiétant pour la liberté de la presse dans notre pays. Les justifications fournies par l'Agence Nova, selon lesquelles la question aurait été « techniquement incorrecte », n'éclaircissent rien : au contraire, elles confirment la nature politique de cet acte. Utiliser un argument de fond pour justifier un licenciement revient à nier la mission même du journalisme : poser des questions, même difficiles, même dérangeantes, car le droit d'informer et d'exiger la transparence n'est pas négociable ».

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